Le 2 octobre 2024, le Premier Ministre Garry Conille a adressé une correspondance au Conseil Présidentiel de Transition, exprimant son désaccord quant à la convocation de la Ministre des Affaires Étrangères à une audience, un acte qu’il jugeait contraire aux usages de bonne gouvernance. La réponse du Président du Conseil Présidentiel de Transition, Leslie Voltaire, n’a pas tardé à suivre, exacerbant les tensions au sein de l’exécutif.
Dans sa lettre, rendue publique le 9 octobre , M. Voltaire réfute fermement les arguments du Premier Ministre, qu’il qualifie de « sans fondement ». Le Conseil Présidentiel de Transition, en sa qualité de Chef de l’État et du Pouvoir Exécutif, réaffirme son droit de convoquer directement les membres du gouvernement sans l’aval du Chef du Gouvernement, conformément aux dispositions constitutionnelles. Leslie Voltaire fait notamment référence à l’article 136 de la Constitution, qui confère au Conseil Présidentiel la responsabilité d’assurer la continuité de l’État et le fonctionnement régulier des pouvoirs publics.
L’accusation de M. Conille, selon laquelle le Conseil aurait outrepassé ses prérogatives, repose sur une interprétation erronée des articles 156 et 159 de la Constitution, selon M. Voltaire. Il rappelle également que l’article 169-1 autorise le Président de la République à donner des ordres verbaux ou écrits aux ministres, soulignant ainsi la légitimité des convocations directes des membres du gouvernement.
Sur un ton acerbe, le Président du Conseil Présidentiel de Transition conteste également l’allégation du Premier Ministre selon laquelle le temps imparti pour la compilation de documents diplomatiques était insuffisant. Selon lui, ce délai était « largement suffisant ».
Malgré ces divergences, Leslie Voltaire assure que le Conseil Présidentiel reste disposé à travailler avec le Premier Ministre dans un esprit de « grande harmonie », tout en lui rappelant qu’il est de son devoir de respecter les normes républicaines dans l’exercice de ses fonctions.