La Directrice exécutive de la “Fondasyon Je Klere” (FJKL), Marie Yolène Gilles, a paricipé, le jeudi 6 juillet 2023, par visioconférence, à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU autour de la crise haïtienne. Dans son intervention, la défenseure des Droits humains a fait au Président de cette structure une vraie radiographie de la situation en Haïti. Elle a décrit la situation calamiteuse à laquelle fait face le peuple Haïtien tout acculant, du coup, le Gouvernement de laisser volontairement pourrir la situation.
Marie Yolène Gilles est catégorique. Selon elle, les violations en terme de Droits Humains (DH) est un désastre en Haïti. Dans son allocution, elle le dit sans langue de bois, que les droits de l’homme en Haïti sont systématiquement violés. Selon elle, les autorités ont manqué à leurs obligations de respecter, de faire respecter et de protéger les droits des humains dans le pays. Pour elle, la liberté et la dignité qui sont les deux fondements des DH sont les thermomètres pouvant donner des indications précises sur la réalité haitienne, montrent que la température est à 99% dégradante et qu’aucune mesure n’est prise pour remédier à la situation.
Selon Marie Yolène Gilles, la liberté fondamentale commence à se détériorer spectaculairement depuis la prolifération des gangs dans le pays. La défenseure des droits humains rappelle au Conseil de sécurité de l’ONU que depuis maintenant deux ans, l’accès au Grand Sud du pays depuis la capitale par voie terrestre est quasi inexistante. Elle précise aussi que ceux qui prennent le risque d’emprunter l’axe de la troisième circonscription de Port-au-Prince sont violés, kidnappés, rançonnés et reçus des bastonnades de la part des gangs. S’agissant de la nationale numéro un, M. Gilles souligne à l’intention de l’assemblée qu’elle est, elle aussi inaccessible.
En ce qui à trait aux cas de kidnapping (l’un des plus grands fléaux de la dégradation des conditions sécuritaires en Haïti), la représentante de la FJKL informe à son auditoire que les gangs n’ont pas de préférence pour kidnapper. Ils ont enlevé les gens même chez eux, citant le plus récent cas de la journaliste, Marie Lucie Bonhomme Opont. D’après Mme. Gilles, pas moins de 2000 personnes sont kidnappées durant les 24 derniers mois et libérées contre rançon. De juillet à décembre 2021, elle informe avoir comptabilisée au moins 625 cas d’enlèvements déclarés. De janvier à décembre 2022, 1005 cas. Et, de janvier 2023 à juin 2023, 457 cas de kidnapping, souligne la militante des droits humains.
Par ailleurs, elle la défenseure des DH rappelle au Conseil que quantité importantes de personnes chassées par les bandits évoluent sur des places publiques à la merci de la pluie, du soleil, de la faim, des violeurs, et de bien d’autres possibles circonstances. Nonobstant cette situation, les autorités de l’État n’ont jamais fait une intervention pour essayer d’accompagner ces victimes éparpillées un peu partout dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Elle ajoute que de janvieresè 2021 à date, plus de 2929 incluant des femmes, des membres de la population, des policiers ont été exécutés soit chez eux, dans les rues ou dans d’autres circonstances.
En ce qui a rapport à la justice, la directrice exécutive de la FJKL, mentionne que les tribunaux sont fermés depuis juin 2021. Les droits de la population sont systématiquement bafoués. La vie est banalisée. Des crimes douteux se perpétuent au quotidien à cause, souligne-t-elle de la totale impunité en vogue en Haïti