Affaire BNC : Un avocat dénonce les manœuvres douteuses de conseillers accusés de corruption

Maître Sonet Saint-Louis, avocat de Raoul Pierre-Louis, ancien président du conseil d’administration de la BNC, a adressé une lettre sévère à Hans Jacques Ludwig Joseph, Directeur général de l’ULCC, critiquant la conduite de trois conseillers du Conseil présidentiel de transition (CPT) impliqués dans une affaire de corruption. Selon l’avocat, ces conseillers, soupçonnés de malversations liées à la BNC, se sont présentés spontanément aux locaux de l’ULCC, une démarche qualifiée de « tentative de diversion » destinée à brouiller les pistes de l’enquête en cours et à éviter leur exclusion du Conseil présidentiel de transition (CPT).

« Cette démarche inopportune, loin de servir leur cause, a porté atteinte à la dignité de l’État », déclare Maître Saint-Louis. Il ajoute que cette action précipitée expose non seulement ces conseillers à des risques de réprobation publique, mais elle discrédite également l’ensemble du CPT, les plaçant au cœur de scandales de corruption qui fragilisent les institutions du pays.

La présence de ces conseillers à l’ULCC soulève des doutes sur l’intégrité de l’enquête. Selon Maître Saint-Louis, cette initiative pourrait avoir été orchestrée par des acteurs habitués à manipuler les institutions étatiques, menaçant de miner la confiance du public envers la justice.

L’avocat rappelle que ces conseillers ne bénéficient d’aucune immunité spéciale et pose la question de la légitimité de leur rôle au sein du CPT en lien avec la Constitution de 1987. « Aucune relation légitime n’existe entre la Constitution de 1987 et ce Conseil présidentiel de transition », affirme-t-il. Maître Saint-Louis souligne l’importance de la procédure de destitution par la Haute Cour de justice pour juger les hauts responsables de l’État en cas de crime commis dans l’exercice de leurs fonctions, réitérant que personne ne doit être au-dessus des lois. Pour garantir une enquête juste et équitable, Maître Saint-Louis appelle à la démission des trois conseillers incriminés.

Maître Saint-Louis se montre ferme contre tout accord potentiel entre l’ULCC et les conseillers impliqués, déclarant que son client s’opposera à toute tentative de contournement de la loi, tant au niveau national qu’international. Il appelle à maintenir un minimum de décence dans la gestion des affaires de la République et à respecter les principes de justice.

« Raoul Pierre-Louis est prêt à affronter les trois accusés, mais il est impératif qu’ils démissionnent pour ne pas créer un déséquilibre lors des confrontations », insiste-t-il, soulignant que cette démission est nécessaire pour préserver la crédibilité de l’enquête et rétablir un semblant de respect des institutions.